Le sénateur PS Jean-Louis
Carrère va demander la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le
mouvement animaliste, estimant que l'État ne peut "fermer les yeux sur sa
montée en puissance ".
Il a fait cette
déclaration à l’occasion d'un colloque organisé par l'Observatoire national des
cultures taurines (ONCT), avec le soutien de l'Union des villes taurines
françaises (UVTF, 80 villes), sur le thème "L'Homme et les animaux : vers
un conflit de civilisation ?".
Lors de ce colloque il a
été critiqué, rien de moins, la modification apportée au Code civil "sous
la pression des mouvements animalistes" pour y introduire les animaux en
tant qu'"êtres vivants doués de sensibilité".
Les arguments ?
Les religions, l’humanisme,
les droits de l’homme.
On nage en plein
créationnisme, théorie largement répandue outre Atlantique, mais qui n’avait
pas encore atteint la France. Mauvaise nouvelle pour la science.
Une couche sur
l’humanisme, comme si les penseurs avaient tous relégué le monde animal à un
monde d’automates théorisé par Descartes.
Mention spéciale pour les
droits de l’homme qui seraient bafoués, rien de moins, parce que l’homme
reconnaitrait la sensibilité aux animaux ; ah, c’est ballot, les animaux ayant
une sensibilité, il ne pourrait les torturer comme il l’entend, quelle atteinte
insoutenable à ses droits !
Cette déclaration doit être
vue, bien sûr, à l’aune des évènements et des débats actuels sur les
maltraitances dans les abattoirs : la commission d’enquête parlementaire « sur
les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français » vient de rendre son rapport en préconisant 65
mesures pour pallier à l’insuffisance
des contrôles des abattoirs et de transparence.
Parallèlement, une
proposition de loi déposée le 20 juillet par des députés « destinée à éviter toute souffrance aux animaux
lors de leur abattage » est pendante devant l’Assemblée nationale.
Notons que le colloque était
organisé par les tenants de la culture taurine, peut-être un peu chatouilleux
depuis que la corrida a été radiée du patrimoine immatériel de la France auprès
de l’UNESCO, et face aux attaques incessantes des défenseurs des animaux. On
imagine les aficionados remontés comme des pendules.
Notons également que l’association
L 214 pourvoyeuse des vidéos-choc montrant les exactions dans les abattoirs, prête
le flanc aux critiques du fait de son prosélytisme végétariste. De là à rejeter
les images et informations irréfutables qu’elle communique…
Messieurs les humanistes,
vous qui refusez le droit de sensibilité aux animaux, je vous renvoie à
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) :
« Il semble en effet
que si je suis obligé de ne faire aucun mal, à mes semblables, c’est moins
parce qu’il est un être raisonnable que parce qu’il est un être sensible ;
qualité qui étant commune à la bête et à l’homme, doit au moins donner à l’une
le droit de n’être point maltraitée utilement par l’autre. »
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