Bernard Cazeneuve a décidé de répartir les migrants de Calais, en province : soit 12000 places d’hébergement à trouver, avant la fin de l’année, si l’on y inclut les migrants de la « plaque parisienne ».
Au total, onze régions sur treize sont concernées et chacune
d'elles n'accueillera pas le même nombre de réfugiés. Par exemple, en région, 1
800 places sont à trouver, en Nouvelle Aquitaine 1 500 places et en région
Occitane, 1 400 places.
L’une de ces régions, l’Auvergne-Rhone-Alpes, par la voix de son
président ultra-médiatisé, Laurent Wauquiez, accessoirement
nouveau Président par interim des LR, et très fier de l’être, s’y oppose, avec
tambour et trompettes, déclenchant au passage les foudres d’Emmanuelle Cosse, la
ministre du logement associée à l’opération de relocalisation, qui manque
cruellement d’arguments de fond.
Ses arguments dans sa lettre à Laurent Wauquiez consistent en
substance à dire : si vous n’acceptez pas les migrants, vous ressemblez au
Front national, et donc ?? vous n’êtes pas « dans le pacte
républicain ».
« Le pacte républicain » ritournelle de la
bien-pensance, n’est défini par aucun texte constitutionnel, mais on a
pourtant, c’est certain, une petite idée de ce qu’a voulu dire Emmanuelle
Cosse : les bons sentiments, l’universalisme, le multiculturalisme, les
grands principes détachés de toute réalité qui entrainent le pays droit dans le
mur…
Les arguments sur le fond sont réduits à une peau de
chagrin : à peine peut-on lire « personnes en détresse » (sic),
« crise migratoire » …très peu de choses comparées aux enjeux en
cause.
C’est vrai que la mise en danger de la France ne mérite pas
que l’on s’attarde un peu sur les raisons pour lesquelles on la met dans cette
situation !
Poursuivons sur la démarche de Laurent Wauquiez,
outre le lancement de sa pétition, il propose de mettre les conseils juridiques
de sa collectivité au service des petites communes « pour les aider à engager
des recours administratifs ou des référés-suspensions » contre l'État. Selon le
magazine Le Point, il leur livre même les trois motifs susceptibles de
justifier ces recours : hygiène, scolarité, sécurité,
ordre public.
Arguments à la petite semaine, motivés par le fait que les maires ont des
pouvoirs limités, certes, mais, l’heure est grave, suffisamment pour que l’on
emploie les grands moyens et que l’on soit un peu inventifs en droit, non ?
Prenons de la hauteur, la situation exceptionnelle l’exige : l'Etat
n'assume plus ces fonctions régaliennes.
Ainsi,
1. L’Etat manque à ses
devoirs d'assurer la sécurité intérieure (frontières grandes ouvertes, machine
à expulser en panne).
2. L’Etat manque à ses
devoirs de rendre la justice, est-il absurde de penser qu’il accorde probablement
(par déduction) des statuts de réfugiés de complaisance ?
3. Est-il absurde de
supposer que l'Etat oblige sous la contrainte (chantage aux subventions) les
communes à accueillir des immigrés clandestins ?
L’Etat français est prêt
à tout pour éviter un camp de réfugiés gigantesque au centre de l'Europe, qui
deviendrait une plaque tournante de la migration Sud-Nord, même à utiliser des remèdes
pires que le mal : mettre sous le
tapis, ni vu, ni connu, le tapis étant le territoire français !
Ce choix est néfaste
pour la France : cela revient à accepter l'envahissement, à l'organiser et
l'accompagner même. On organise l'immigration de masse, avec tous les dangers
qui y sont liés (politique, culturel, religieux, économique, sécuritaire...).
Il est aussi illégal, en contrevenant aux devoirs régaliens de l'Etat.
L’Etat devrait notamment
prendre en masse des OQTF (Ordre de quitter le territoire français) et des APRF
(Arrêté préfectoral de reconduite à la frontière). Bernard Cazeneuve peut bien fanfaronner
avec ses 1384 personnes expulsées depuis le début de l’année, au départ de
Calais, par vols groupés…Autant écoper avec une petite cuillère.
L’Etat du « Président
normal » signe là son aveu d’incurie, de faillite et d’impuissance,
incapable de prendre des initiatives de fond comme engager la réforme des
conventions internationales : convention de Genève sur les réfugiés,
convention des droits de l’homme… qui empêchent les états européens de se
défendre face aux migrations, sans précédent, qu’ils doivent affronter. Cette
réforme devant s’accompagner, il va s’en dire, d’une aide aux pays générateurs
de migrants, à définir intelligemment.
Aussi, tout citoyen
devrait se lever et attaquer l’Etat pour défaut de protection de la France et
des Français, défaut de respect de ses missions régaliennes.
Mais, il n’en aura pas
le temps : le suffrage universel va remettre les compteurs à zéro, quoique
les présidentiables (ceux ayant une chance d’être élus à la présidence de 2017)
sont bien loin de faire rêver, et on peut douter, à raison, de leur
efficacité : parmi eux deux anciens présidents et deux anciens premier
ministre…
Les démocraties ont leur
limite. Doivent elles finir ? (En référence à Jean-François Revel et son
livre paru en 1983 « comment les démocraties finissent »).
A la rescousse, le Grand
Winston Churchill :
« La démocratie
est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres ».
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